Compte rendu course – 24 Heures 2016
Compte rendu des 24 Heures du Mans 2016 – Team Slider Endurance.
La semaine des 24 Heures a plutôt bien débuté avec la mise en place du box et du paddock lundi, puis les essais le mardi. Tout se passe normalement avec une moto très difficile à mettre au point mais les chronos descendent régulièrement pour certains de nos pilotes qui n’ont pas roulé en compétition depuis au moins deux ans voir plus.
Mercredi, la moto passe le controle technique FIM sans problème, puis l’équipe technique travaille sur les derniers détails avant les essais libres du jeudi.
Jeudi matin les deux heures d’essais libres ne sont pas de trop pour régler la moto partie avec des settings d’origine suite à la révision de l’amortisseur.
La pluie s’invite ensuite pour les qualifications et Vincent réalise le huitième temps au scratch lors de sa Q1.
Alex chute au 2/3 de son run, alors qu’il venait de réaliser le 18éme temps et prenait du rythme pour améliorer. La chute est due à de l’huile sur la piste, une moto qui nous précédait a eu une fuite, nous en avons retrouvé sur la tête de fourche, les flancs, la bulle et le garde boue.
Notre machine n’est pas trop endommagée et repart après nos contrôles pour la qualification de Charles.
Ce dernier attaque donc avec une moto tout juste remontée, il est informé sur le changement d’adhérence (huile) et réalise le 39éme temps de sa série en s’assurant de ne pas ajouter une chute à la journée étant données les conditions piégeuses de la piste.
Vendredi matin, lors de la Q2, la piste est sèche et Vincent réalise le 24éme temps en 1.41″5 avec une moto à peine réglée.
Alex le 23éme temps en 1.41″7 dans les mêmes conditions.
Mais ce ne sera pas la même histoire pour Charles qui se fait percuter dans son premier tour lancé par Fabien Foret, pilote de la machine officielle no11. Le pilote Kawasaki a mal estimé la vitesse, pensait pouvoir passer Charles à l’intérieur, à l’entrée du virage de la chapelle, mais la manoeuvre étant trop optimiste, Fabien a redressé sa machine et a percuté violemment le pilote de la 119. Charles n’est pas blessé mais la moto rentre détruite, seuls le cadre, le moteur, le radiateur et le faisceau ont pu être récupérés. Le réservoir percé est emmené chez un carrossier local pour réparation. Les lecteurs en profiteront pour bien retenir l’adresse de notre site web, habilement placée sur le sabot !!
Le team manager et Fabien Foret sont venus s’excuser auprès de l’équipe Slider Endurance à propos de cet incident.
Charles n’ayant pas pu faire de tour chrono en Q2 (sur le sec), c’est le temps de la Q1 (pluie) qui est pris en compte, ce qui nous place à la 55éme position sur la grille de départ . Il faut préparer la moto pour la course ainsi que pour la présentation de la visite des stands.
La moto sera tout de même prête pour la traditionnelle cérémonie du vendredi soir.
Ensuite les derniers préparatifs dureront jusqu’à 2h30 le samedi, une petite nuit de sommeil pour l’équipe technique la veille d’une journée de 48h.
Le samedi matin, le réservoir réparé est remonté pour le warm-up, mais il se met à fuir au bout de 3 ou 4 tours, il est alors remplacé par celui de secours. Nous tentons de réparer sur place avec les moyens du bord, mais ça n’a pas été possible étant donné les dégâts, malgré les soudures faites par le team Bolliger que nous remercions !
Les derniers ajustements des réglages de fourche avec le plein d’essence sont effectués et la moto est validée par les pilotes.
C’est le départ ! Nous partons 55e (merci Fabien), c’est Vincent qui ouvre le bal avec des pneus pluie.
A part la météo qui s’amuse avec nos nerfs, ça se passe plutôt bien, Vincent remonte une vingtaine de
places dans son premier relais sur une piste séchante et repart en connaissant bien les parties sèches pour optimiser le 2e run !
Alexandre prend son relais en pneus pluie suite à une nouvelle averse pendant le second run de Vincent et assure son relais sans encombres sur une piste encore bien humide.
C’est alors à Charles d’y aller avec un pluie neuf à l’arrière mais il rentre au bout de 8 tours pour mettre un
intermédiaire arrière tout en gardant un pluie à l’avant. Il va de nouveau rentrer après 8 tours pour passer en slicks, la piste séchant rapidement, pour un run complet de 33 tours, soit une cinquantaine au total.
L’incident avec la Kawasaki nous a handicapé en ce début de course car le travail généré aux mécaniciens le vendredi soir nous a privé du temps nécessaire aux deniers entrainements prévus pour les ravitaillements !
En effet, l’équipe était auparavant en catégorie EWC et cette année en STOCK, le travail est différent, notamment au niveau des étriers de freins avants.
A 19h c’est Vincent qui repart avec les mêmes roues pour un run de 33 tours.
Alexandre prend le relais suivant en un pneu arrière neuf pour son relais.
Charles prend vers 20h50 et remonte du top 30 vers le top 20, puis c’est au tour de Vincent de continuer la progression. Nous profitons d’anticiper un ravitaillement essence sous safety car, mais le pilote étant en queue de peloton, la stratégie n’a pas fonctionné et nous perdons tout de même 1/2 tour. Il doit rentrer vers 21h50 après seulement 16 tours avec la biellette de sélecteur cassée (conséquence de la chute de la veille non détectée lors de nos contrôles). Cette dernière s’était légèrement tordue sous la pression du pied du pilote ce qui a provoqué une faiblesse de la pièce, nous perdons de précieuses minutes et 6 à 7 places au passage.
Les relais de nuit s’enchaînent, les pilotes sont de vrais métronomes et les ravitaillements sont expéditifs.
Nous sommes à nouveau dans le top 30 et reprenons notre progression vers le top 20.
Après minuit on passe au jeu des doubles relais. Charles va effectuer 3 relais en 6h afin d’aller dormir 4h d’affilée. Alexandre dort de 0h00 à 4h00 et Charles de 5h00 à 9h00.
Nous pointons au lever du soleil à la 20e position.
A 9h20, alors que nous étions 17e et à l’attaque de la 16e place, Alexandre se fait percuter par la no333 pilotée par Nicolas Salchaud.
Un freinage mal évalué au musée a fait que le pilote est venu toucher Alexandre à l’épaule qui a perdu l’avant. La chute endommage le carter moteur gauche malgré les protections, ce qui oblige Alexandre a rentrer par les voies de sécurité à allure réduite.
Nous rétrogradons alors à la 27e place.
La déception envahit le groupe mais la motivation reste intacte, nous reprenons les ravitaillements et relais façon métromome, même si la fatigue commence à se faire sentir !
Après le lever du jour, les pilotes enchainent les relais.
La matinée se déroule sans problème majeur, Charles rentre mettre des pneus pluies à 20′ de la fin car il y a eu une grosse averse mais ça sèche très vite.
Il se voit contraint de terminer la course avec ses pneus qui se détériorent à vue d’oeil et franchit la ligne d’arrivé avec un train complètement détruit !
Nous terminons à la 24e place au scratch, 11e en stock.
Dans l’hypothèse ou nous pourrions soustraire les 2 faits de course dont nous ne sommes pas responsables (percussions) , on peut calculer qu’il nous manque 34 tours en piste ! Une fois ces tours déduits des 54 tours de retard sur le leader, nous vous laissons constater sur le tableau du classement général, la place qui aurait pu être la notre sans tous ces accrochages.
et oui ! 7e scratch, 2e stocksport et 1er équipage Independent Trophy Dunlop.
Rallier l’arrivée après 2 ans sans course reste une satisfaction pour un staff technique tout neuf, en effet seules 3 personnes sont là depuis plusieurs années. Le potentiel de cette équipe est bien là et nous restons motivés pour Portimao et Oschersleben.
Nous avons subit des dommages matériels très importants sur une moto neuve, la prime d’arrivée Dunlop sera bien moindre que celle escomptée avec la place qui nous était destinée et enfin la prime d’arrivée au classement général sera finalement nulle.
On peut estimer ce manque à gagner à environ 26 000 € ce qui nous handicape considérablement pour la suite de la saison et nous empêche d’envisager d’aller à Suzuka comme nous l’espérions, à moins que de nouveaux partenaires viennent se joindre à nous pour la poursuite de cette saison au plus haut niveau.
Nous remercions tous nos partenaires ainsi que tous les pilotes et bénévoles qui participe aux roulages OSE, source principale du financement de la branche Slider Endurance compétition.
V@lé, Micka
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